Les tunisiens sont ce qu’on appelle des spécimens uniques en leurs genres, simples d’esprit mais bourrés de complexes. Complexe d’infériorité, complexe de supériorité, tout dépend de la classe sociale, je ne vais pas interpeller les maux des plus démunis, ni reprocher aux riches leurs fortunes.

Mais je vais parler d’un autre complexe, voir un état psychologique typique aux tunisiens, qui est la crise d’identité, ou ce que un bon nombre d’humoristes, je cite Lotfi Ben Sassi et Lotfi El Abdelli ont décrit de schizophrénie identitaire. Personnellement je qualifierai cet état de mix entre déracinement culturel, confusion religieuse, et dédoublement linguistique!
Un melting pot de cultures nourri de médias français, italiens, américains et plus récemment turques ! Une confusion religieuse assez marquante chez une majorité qui bascule à sa convenance, entre islam et athéisme. On bannit sexe et alcool durant les fêtes religieuses musulmanes, et on fête Noël, parce qu’un sapin décoré de guirlandes embellit le salon. A cela s’ajoute, un dialecte imprégné de langue française, et de nouveaux termes tunisiens vulgarisés qu’on nous a inculqué dés notre jeune âge, une mère qui vous parle en français, des camardes des lycées qui se créent leurs propres vocabulaire, et une je ne sais quelle norme qui nous impose de parler en français dans certains milieux professionnel, à laquelle on se plie sans poser de question.
J’ai beau essayer de comprendre la source de ce complexe, qui se semble se perpétrer aux nouvelles générations encore plus schizophrènes que les dernières. Et j’en suis arrivée à la conclusion que son origine provient de notre histoire. Une histoire marquée par des colonisations françaises, arabes, romaines, et puniques pour n’en citer que quelques uns, qui ont ancré en nous ce sentiment et ce comportement de dépendance voué à la suprématie en règne, et à la culture dominante. Malgré notre indépendance un siècle plus tôt, nous demeurons malheureusement sous l’emprise de ce passé de pays soumi, traumatisé par tant de violations territoriales. Ce comportement légué par nos prédécesseurs, et dont on ne peut se désunir par choix ou par faiblesse, fait de nous ce que nous sommes, plus citoyens en crise identitaire, qui se prétendent arabes et musulmans de religion, et glorifient une francophonie adoptée et une culture européanisée.
Alors changeons ! Changeons pour devenir à l’instar de ces pays qui nous inspirent par leurs cultures leurs normes, et leurs forces, des influenceurs et des citoyens qui revendiquent leurs nationalité et l’affirment. Et non des suiveurs… Cessons d’être des moutons !